jeudi 22 mai 2008

Comme s’il se tenait là, devant lui

Mais il est perdu maintenant ce regard qui voyait le monde du point de vue des morts. Comme s’il se tenait là, devant lui, dans l’obscurité du soleil, le monde est exactement tel qu’il apparaît au regard de ceux qui ont disparu, tel il est. Ce regard mortellement triste a dispensé sans jamais s’épuiser toute sa chaleur et son espoir dans la vie refroidie.

Theodor W. Adorno, En mémoire de Walter Benjamin, Sur Walter Benjamin, édition établie par Rolf Tiedemann, traduit de l’allemand par Christophe David, éditions Allia.