vendredi 31 août 2007

Tabriz, Azerbâyjan



La vie nomade est une chose surprenante. On fait cent kilomètres en deux semaines ; toute l’Anatolie en coup de vent. Un soir, on atteint une ville déjà obscure où de minuscules balcons à colonnes et quelques dindons frileux vous font signe. On y boit avec deux soldats, un maître d’école, un médecin apatride qui vous parle allemand. On bâille, on s’étire, on s’endort. Dans la nuit, la neige tombe, couvre les toits, étouffe les cris, coupe les routes… et on reste six mois à Tabriz, Azerbâyjan.

Nicolas Bouvier, L’Usage du monde, Droz, 1963.