mardi 21 novembre 2006

Tout serait alors comme dans les Mille et une nuits



J’ai remarqué, bien souvent, que certains personnages de romans prennent à nos yeux un relief que ne possèderont jamais nos amis ou nos connaissances, tous ceux qui nous parlent et nous écoutent dans la vie réelle et bien visible. Et j’en viens à rêver à cette question, à me demander si tout n’est pas, dans la totalité de ce monde, une série imbriquée de rêves et de romans, comme de petites boîtes placées dans d’autres boîtes encore – tout serait alors comme dans les Mille et une nuits, une histoire recélant d’autres histoires, et se déroulant, mensongère, dans la nuit éternelle.

Fernando Pessoa, Le Livre de l’intranquillité de Bernardo Soares (Livro do Desassossego por Bernardo Soares), traduit du portugais par Françoise Laye, Christian Bourgeois, 1999.