samedi 10 octobre 2015

Deux moines marchaient dans le Japon d’autrefois sur une route boueuse

Deux moines marchaient dans le Japon d’autrefois sur une route boueuse, et sous des trombes d’eau. Après un virage, ils rencontrèrent une jeune et jolie jeune fille, qui n’osait traverser la route, de peur de salir son kimono et son écharpe de soie.
« Approche », lui cria aussitôt Tanzan. Puis il la prit dans ses bras, et la déposa au-delà des flaques.
Ekido ne fit aucun commentaire, mais le soir, lorsqu’ils furent arrivés au temple où ils devaient dormir tous les deux, il ne se contint plus : « Tu sais qu’il nous est interdit d’approcher les femmes, surtout lorsqu’elles sont jeunes et jolies, dit-il à son compagnon. Pourquoi as-tu fait cela ?
— Oh ! moi, je l’ai oubliée depuis longtemps, lui répondit Tanzan. Mais toi, tu t’en souviens encore ? »

Gérard Macé, Pensées simples, Gallimard, 2011.

vendredi 9 octobre 2015

Venise, oui, je sais. Le soir, c’est presque aussi bien illuminé que la gare de Lyon.

Jules Renard, Journal, 1er janvier 1901.